Festival International de Hammamet

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Juif de Hamadi Louhaibi au FIH55
Juif de Hamadi Louhaibi au FIH55

Le théâtre en plein-air de Hammamet a accueilli hier une représentation de la pièce "Juif", programmée à la fin du mois de juillet lors de la 55ème session du Festival international de Hammamet et qui a été reportée suite au deuil national décrété à cause du décès du président Beji Caïd Essebssi.

Les comédiens Fatha Mahdoui, Houssem Ghribi, Samia Bougerra, Mohamed Essayeh Aouichaoui, Yosr Ayed, et Wahiba ElAIDI ont campés les principaux rôles dans la pièce "Juif", produite par le Centre des arts dramatiques de Kairouan, d’après un texte et une mise en scène de Hammadi Louhaibi. La composition musicale quant à elle, a été assurée pièce par la troupe du juif tunisien Patrick Salama.

Dans un décor sombre et assez minimaliste et orné de lettres hébraïques suggérant comme espace de jeu, une synagogue, Hammadi Louhaibi a tenté de faire la lumière sur le thème sensible de la vision inférieure de la communauté juive, malgré son amour pour la Tunisie, sa défense et son histoire.

Le personnage de Mymoun, un archéologue israélien, qui cherche à récupérer un exemplaire original de Torah datant de 500 ans, mais qui en réalité essaie de convaincre ces derniers à quitter la Tunisie vers Israël, vu l’insécurité qui règne au pays après la révolution. Le moteur de l’action est la contrebande. Cependant, Dalila, la femme révoltée et patriotique le contrarie et insiste à rester en Tunisie malgré les contraintes subies très souvent. A partir de cela, la pièce aborde les vécus des personnages sur le plan social. La majorité des personnages sont juifs, excepté le portier et une vieille femme sans domicile que ramène Dalila clandestinement. On retrouve parmi les protagonistes, Habiba, qui supervise le temple, Dalila qui étudie le droit,  Sassiya, la servante, Aziza une musulmane infiltrée, et leur gardien musulman Mannoubi.

La pièce surfe sur un terrain humaniste et universel en évoquant tour à tour des histoires d’amour impossibles entre juifs et musulmans, de nostalgie d’une coexistence pacifique où la question de rester ou de partir en occupe la place axiale.

Les protagonistes défilent dans des sortes de monologues, de dialogues, qui nous dévoilent progressivement et subtilement leurs histoires dans ce huis-clos de synagogue où on assiste à une bouleversante remise en question de tous fondements d’un être humain à savoir l’identité, la citoyenneté et l’appartenance.

Grâce à des personnages attachants et un jeu exceptionnel, l’action fut émaillée par différentes scènes pleines de rebondissements. La lumière a également été utilisée  technique "scénographique" qui entre en scène comme un comédien avec amour, respect et humilité.