Festival International de Hammamet

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Le Kef
Le Kef

« Al Kadimoun » de Sami Nasri prône un retour aux fondamentaux du théâtre tunisien contemporain. Quelques férus du 4ème art étaient au rendez-vous au théâtre plein-air de Hammamet pour découvrir en avant-première cette œuvre critique, reflet d’une réalité historique qui retrace l’éclatement d’une révolte : celle des esclaves au temps des Abbassides.

« Explorer le passé pour mieux cerner le présent », telle est vraisemblablement le message porté par la pièce programmée dans la nuit du 13 juillet 2018 dans le cadre du festival d’Hammamet.  Elle a comme toile de fond une révolution où plusieurs protagonistes se croisent, et s’entrechoquent, voués à de nombreux questionnements, broyés par les chamboulements d’ordre politique et tiraillés entre plusieurs enjeux économiques. Les croyances  se retrouvent remises en cause et leur avenir est plus qu’incertain voire sombre.

Plus qu’une quinzaine d’acteurs se sont emparés de la scène, vêtus d’habits d’antan, au jargon tuniso-arabe riche et portant des demi-masques : l’aspect esthétique est directement inspiré de la technique de « la comedia d’ell Arte ». Les comédiens tirent les ficelles de cette pièce dramaturgique en mettant en exergue la souffrance de l’acteur, et sa relation complexe avec le pouvoir. Le texte tire sa force d’une poésie et de répliques qui riment. Le langage corporel y trouve son compte également : la gestuelle des acteurs y est très présente et est porteuse de messages engagés transmis aux spectateurs. L’engagement dans « Al Kadimoun » rime aussi avec les extraits musicaux diffusés pendant le spectacle, comme celui de « Cheikh Imam ». 

   « L’oeuvre est produite par le Centre des Arts Dramatiques et Scéniques du Kef et est inspirée de « Diwan Zenj » de Ezzedine Madani. Il s’agit d’une œuvre théâtrale mise en scène dans les années 70 par la troupe régionale du théâtre du Kef. La pièce a été programmée lors de la 54ème édition du festival d’Hammamet afin de rendre hommage à feu Moncef Souissi, fondateur de la troupe et de célébrer aussi les 50 ans du CADSK.

Le festival international d’Hammamet fêtera le Jazz dans la soirée du 14 juillet 2018 toujours au théâtre plein-air.  Thomas de Pourquery, virtuose et créateur de sonorités éclectiques dont l’électro-rock & le drum & bass, issu aussi du groupe français Supersonic, dirigera les rênes d’une soirée qui s’annonce d’emblée haute en musique aux cotés de Zouheir Gouja, qui sera présent pour présenter au public son spectacle musical « Yinna 2018 », directement inspiré de la culture amazigh et riche d’un répertoire musical essentiellement maghrébin et traditionnel.