Festival International de Hammamet

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Aux sources de la musique tunisienne
Aux sources de la musique tunisienne

Deux jeunes pointures de la scène musicale tunisienne ont illuminé le théâtre plein-air de Hammamet et ce dans le cadre de la 54ème édition du festival de la ville, le 8 aout 2018, berçant une foule de mélomanes toujours à la quête de nouvelles découvertes sonores.  « Aroug » ou « Racine », en français divinement mené par Badreddine Dridi est un retour fracassant aux sources. « Maquâm Roads » de Zied Zouari véritable bijou musical produit en solo, a amplement propulsé son créateur au rang d’artistes confirmés.

 « Maquam Roads » et « Aroug » ont défilé successivement sur la scène face à un public ébahi. Les mélodies de leurs deux créateurs touchent l’essence même des auditeurs : leur musique est un hommage vibrant au répertoire classique, d’antan mais revisité et rendu d’actualité.

La musique transgressive de Zied Zouari est innovatrice et révolutionnaire. L’artiste a brillé à sa manière, à travers son art, atteignant en quelques années l’ascension. Le projet présenté cette nuit là en compagnie du guitariste Ghassen Fendri et de deux virtuoses : l’arménien « Julien Tekeyan » à la batterie et du bassiste turque « Aburahman Tarikci » a transcendé le public.

Pour Zied Zouari, être sur la scène du festival de Hammamet cette année est sans doute très significatif : il y présente son propre projet teinté de mélodies turques et arméniennes. L’ultime consécration pour un artiste hors-pair qui a encore tant à donner.

Des morceaux comme « Air from India », « Flowers » ou « Tales Of Krishnamutri » n’ont rien à envier à des berceuses porteuses de sonorités arméniennes émanant de la batterie du virtuose arménien. Le bassiste turque a surpris la foule grâce à sa voix puissante découverte lors de « Lettre à Ikbel ». Un morceau dédié par Zouari à la femme de sa vie.  Il a enchainé ensuite, par un titre intitulé «  le Sfeqas », hommage à une ville et à un spectacle typique sfaxien, celui de la Hadhra de sa ville d’origine. L’esquisse scénique a été présentée telle une œuvre turco-tunisienne.

L’empreinte musicale tunisienne s’est fait encore plus sentir lors du spectacle « Aroug » présenté par Badreddine Dridi et Mohamed Khachnaoui, un jeune talent montant qu’on a pu découvrir dans d’autres projets tels que le Dendri : Stambali Mouvement. Ce jeune duo a donné naissance à cette œuvre commune soutenue par d’autres jeunes instrumentalistes qui sont Nabil Ouerghi à la basse, le guitariste Aymen Adila, Ahmed Yatim à la flute, Jaouher Teber, Sahbi ben Mustapha et Imed Rezgui. Autant de variétés ont donné lieu à un mélange éclectique surpuissant de musique Soufi, de Stambeli, de Gnaoua, Salhi et de Ouatri, accompagnés d’une chorégraphie de Badreddine Dridi, qui entretient la musique tunisienne et puise dans sa richesse. L’artiste croit à sa capacité à rivaliser avec d’autres styles musicaux dans le monde

Le spectacle d’ »Aroug » et de « Maquam Roads » montre à quel point le pays jouit de jeunes talents qui ne cessent de percer, dotés d’un avenir radieux d’emblée tout tracer.

Une sensation afro pop va souffler sur le théâtre plein-air de la ville de Hammamet dans la soirée du 9 aout 2018 avec Dobet Gnahoré, une diva sensationnelle qui fera vibrer la foule sur des rythmes africains endiablés.  Un spectacle prometteur en perspective.