Festival International de Hammamet

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Maguy Marin May B//19 JUILLET 2016
Maguy Marin May B//19 JUILLET 2016

La danse au Festival International de Hammamet, a toujours été une composante principale de la programmation. Dès la première session du festival en 1964, le ballet était à l’affiche. Cette tradition est maintenue à la 52 è édition du FIH avec May B de la Compagnie Maguy Marin qui a été donnée en représentation hier au théâtre de plein-air.

Un public nombreux a assisté à cette représentation exclusive au Festival de Hammamet, dont un groupe de jeunes écoliers encadré par Sihem belkhoja, des professionnels de la danse et des artistes. En effet, May B qui est un ballet créé en 1981 par la chorégraphe française Maguy Marin, est une pièce pour 10 interprètes – 5 hommes et 5 femmes. May B est née de la lecture de Maguy Marin des œuvres de Samuel Beckett, suivie de sa rencontre – tout autant fondamentale et bouleversante – avec le dramaturge irlandais en 1980.

Joué plus de 600 fois dans le monde entier, May B est aujourd’hui reconnu et adoubé comme un chef d’œuvre. Le spectacle met en scène une humanité qui lutte contre et se rassure dans le quotidien, qui déplore mais s’accommode d’un corps empêtré et vieillissant, qui dépérit mais persiste à vouloir, coûte que coûte, faire jaillir la grâce et la beauté des gestes même les plus anodins. Lugubre et lumineux, ce ballet réussit le coup de force de peindre à la fois le crépuscule et l’aube du genre humain, sa finitude inéluctable et le génie qu’il déploie pour la transcender. Arborant un visage crayeux et des nippes d’un blanc douteux, les danseurs - clowns tragiques et poussiéreux, clochards renfrognés et loqueteux, aliénés émaciés ou rembourrés – arpentent et frottent et explorent le plateau en s’efforçant de surnager au sein du groupe sans pour autant le faire imploser.

Porté par la réplique mythique et réitérée de Fin de partie « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir », le spectacle met en scène une humanité qui lutte contre et se rassure dans le quotidien, qui déplore mais s’accommode d’un corps empêtré et vieillissant, qui dépérit mais persiste à vouloir, coûte que coûte, faire jaillir la grâce et la beauté des gestes même les plus anodins. May B est désormais considéré comme une œuvre-phare de la danse-théâtre qui emprunte à la première forme d’art le recours à la musique, celle audible d’une partition et celle visible des corps mus par un rythme ; la seconde transforme les danseurs en interprètes chargés non seulement d’exécuter des mouvements, mais aussi d’incarner des personnages, de jouer des situations dramatiques, voire de proférer du texte. A la fin de la représentation, un standing ovation a été réservé aux danseurs.