Festival International de Hammamet

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On The Milky Road
On The Milky Road

L’amour en temps de guerre

 

Emir Kusturica, le double palme d’Or a signé son retour en 2017 en tant que réalisateur dans « On The Milky Road » avec qui il partage l’affiche également avec la sensuelle Monica Bellucci dans le rôle d’une future épouse éprise avec lui dans une échappée amoureuse vibrante.

 

Les faits se déroulent aux Balkans, dans un cadre aux paysages naturels sensationnels. Un paradis où le règne animal y est fortement présent, mais rongés par les ravages de la guerre. Cité ainsi, les spectateurs pourront penser d’emblée qu’il s’agissait d’une histoire d’amour tragique vécue pleinement sur un terrain de guerre, mais concrètement, le dernier « Kustu Movie » d’Emir est esquissé tel un univers rocambolesque, fantaisiste et souvent drôle, où l’émotionnel et l’humoristique n’ont pas tardé à prendre le dessus.

Le film Serbo-américain de 2h05 a jeté près de 200 cinéphiles présents au théâtre plein-air d’Hammamet dans la soirée du 21 juillet 2018… sous le feu des balles faisant ainsi la connaissance du héros principal, le charismatique Kosta, un laitier.

Ce dernier traverse chaque jour la ligne de front au péril de sa vie pour livrer ses précieux vivres aux soldats de la guerre des Balkans. Ce quotidien a été ébranlé par la visite de Nevesta, une charmante réfugiée italienne, venue s’installer dans son village. Commence alors une histoire d’amour à la fois passionnée et interdite entre les deux tourtereaux qui seront entrainés dans une série d’aventures passionnantes.    

Pour les cinéastes comme Kusturica, au parcours foisonnant dans le domaine du 7ème art, il est difficile de continuer à persévérer sans se démarquer en ayant la sensation de ne pas se répéter. Via « On the Milky Road », l’icône a entretenu l’esthétisme de sa thématique mettant au final en exergue un genre unique propre à lui, sa signature.

Comme le public a l’habitude de le voir souvent, un nombre important de cinéastes sont adeptes du rangement, de l’ordre sur grand écran, ce film assure et assume un désordre permanent, un anarchisme au gout romantique qui étourdit, assomme et dont on ne sort pas indemne au final. Le spectateur peut saturer mais gardera en tête un imaginaire marquant, une évasion « kustorikienne » trépidante menée à coups de musique accrocheuse, d’agitations, de mises en scène spectaculaires et un zeste de sentiments forts. Après tout, ne dis-t-on pas que « L’art est de mettre en forme le chaos du monde ? ».

La soirée du 22 juillet 2018 permettra aux festivaliers de voir défiler sur scène Emir Kusturica, le virtuose, en personne accompagné de The No Smoking Orchestra. La soirée promet d’être haute en musique. L’orchestre serbe, vêtu d’habit mexicain nous revient avec un nouvel album et font appel à Emir qui fait désormais parti intégrante de la troupe, adepte de sonorités musicales variées qui fera sans doute vibrer la foule. Ensemble, ils feront revivre l’imaginaire passionnant et sonore des balkans.